Auxiliaire de vie, un métier en quête de reconnaissance
Auxiliaire de vie, un métier jugé dégradant, à tort
Le métier d’auxiliaire de vie à domicile souffre d’un manque de reconnaissance de la part des différents acteurs sociaux et politiques, mais aussi d’une mauvaise image qui considère assez dégradant le fait d’assister la personne âgée dans ses moindres gestes du quotidien, voire dans son intimité la plus crue. Et pourtant !
Pourtant, c’est chacun d’entre nous qui doit se projeter un peu plus loin dans sa vie, et se demander quel vieux ou vieille, il (ou elle) a envie de devenir, de quel assistanat il (ou elle) a envie de bénéficier, s’il (ou elle) veut rester chez dans son logement et ou va se nicher l’essentiel d’une vie pour chacun ? Est-ce que nous voulons vieillir dans la dignité ? Et qu’est-ce que la dignité d’un homme ou d’une femme âgée ? Les familles, qui sont confrontées au vieillissement de leurs chers parents, le savent bien : l’essentiel est dans le lien social, le lien familial, dans le maintien d’une vie au plus proche de ce qu’ils ou elles ont connue, dans la préservation de leur autonomie et quand ce n’est plus possible, dans l’aide et l’accompagnement jour après jour, et parfois nuit après nuit, de celui ou celle qui a été jeune et dynamique il y a encore quelques années.
Auxiliaire de vie, un métier profondément humain
Les années passent vite et demain, nous serons à leur place. Face à la vague montante du vieillissement de la population des mesures seront nécessaires pour attirer vers ce métier, pour former à une profession dont le titre ; auxiliaire, voire assistante de vie signifie bien des choses. Une personne à domicile assiste la vie : ce n’est pas rien ! Un métier où il est possible d’exprimer son humanitude, un terme qui exprime une philosophie de la bientraitance envers les personnes âgées faite de respect des personnes dans leur singularité. Quand l’auxiliaire de vie prend en charge une personne, c’est plus qu’une mission : elle trouve son épanouissement dans le sourire, dans le regard et dans le remerciement de la personne dont elle s’occupe. Et cela plusieurs fois par jour. Quel autre métier apporte cela ?
Il ne faut pas se voiler la face, les conditions d’exercice sont parfois difficiles, les déplacements nombreux, les imprévus récurrents, les personnes susceptibles de nous quitter à tout moment, mais avec un esprit ouvert, de l’empathie et une bonne formation professionnelle (Cifor, Retravailler, IP2S), il n’y a aucune raison de ne pas se féliciter chaque jour d’exercer ce métier pas ordinaire. Auxiliaire de vie à domicile, ce n’est pas que la vaisselle et les changes (tout le monde n’est pas incontinent), ce sont surtout des échanges, de l’accompagnement pour favoriser le maintien de l’autonomie (on ne fait pas à la place d’une personne si elle peut faire seule), une présence qui rassure. Et puis l’auxiliaire apporte son aide et son expérience pour répondre à toute sorte de demande ponctuelle à laquelle seule une formation sérieuse peut préparer. Indépendance, autonomie, débrouillardise, adaptabilité sont quelques qualités qu’il faut posséder. A l’heure où le nombre de chômeurs ne baisse pas, il y a dans le service à la personne, un gisement de métiers qui peinent à recruter. Dommage que la prise de conscience n’ait pas encore eu lieu.