Nouvel enjeu de santé : la dénutrition
La dénutrition
Yolaine G. diététicienne chez Proximed à Vertou, depuis plus d’un an est sensible à la dénutrition : « Il n’y a pas que le diabète de préoccupant. La dénutrition chez la personne malade ou la personne âgée inquiète les professionnels de santé car elle n’est pas très visible, et quand la perte avoisine les 10 kg, il est déjà trop tard. Plus la perte de poids est importante, plus elle est difficile à rattraper. L’enjeu de santé est important. C’est pourquoi les services à la personne et notamment les auxiliaires de vie ont un rôle de veille essentiel ».
Quand parler de dénutrition ?
Pas de quoi s’alarmer si une personne âgée perd un peu de poids. En réalité, si les services d’aide à la personne observent qu’elle manque d’appétit et qu’elle flotte dans ses vêtements, il faut consulter. Nos aînés ne ressentent plus la faim puisque le gout et l’appétit diminuent. Certes les besoins caloriques sont moindres en vieillissant, mais la qualité des aliments reste essentielle.
« Une soupe et un yaourt en simple dîner ne sont pas assez. Il faut couvrir les besoins en protéines : un adulte en forme a besoin de 8 g de protéine par jour et par kilo. Pour la personne âgée le besoin passe à 1 g de protéine. Le but, en réalité, est de lutter contre la fonte musculaire. La masse graisseuse est une chose et la masse musculaire une autre. »
Les signes avant-coureurs
« L’entourage proche, comme les auxiliaires de vie et les différents intervenants à domicile qui alertent, est très important . Les signes avant-coureurs sont l’isolement, l’état de santé (tendance à la chute), l’absence d’appétit, le poids (on peut être obèse et dénutri), la maladie. Mon rôle est d’analyser la situation de la personne pour évaluer son état global, puis de conseiller et de rappeler les clés des menus équilibrés. Au besoin, je contacte le médecin de famille. J’insiste souvent pour que les gens consomment un peu de protéine le soir (fromage, œuf, jambon). Sur prescription médicale, je propose des compléments alimentaires adaptés en termes de texture et de goût. Des compléments qu’il faut prendre en collation et pas à la place du repas. Mon travail consiste aussi à rencontrer les fournisseurs ; nous goûtons les textures et les saveurs nouvelles. Certains compléments se cuisinent et nous suggérons des recettes, également testées. Là où les pharmacies travaillent avec une seule marque, chez Proximed nous disposons de plusieurs marques et nous adaptons.
Et que penser des produits de grandes surfaces ?
« Ces compléments répondent à des critères généraux et pas personnalisés. Nous proposons des astuces comme l’ajout d’une simple cuillère de lait en poudre dans un aliment apporte des calories et des protéines en plus, dans une purée par exemple. Reste que les situations sociales et les budgets des familles entrent en compte car les familles ne sont pas égales devant la nutrition et donc les courses. Nous adaptons aussi en fonction des codes de remboursement ». Des conseils précieux.